Au bord du Doubs: à vos jumelles

Le temps clément de samedi 20 et dimanche 21 février nous a poussés à descendre enfin au bord du Doubs. Fini le règne du blanc, fini les visions monochromes des paysages franc-montagnards hivernaux, voici enfin du vert! Bon, il faut avouer que l'herbe ne repousse pas encore, mais au moins le gros de la neige a disparu.

Samedi, nous nous sommes rendu près de Soubey et nous sommes baladés de l'Ecumatte jusqu'à la passerelle de Clairbief. Ce jour-là, le soleil réveille les oiseaux de la forêt, et les mésanges sont très présentes tout au long du chemin.

Rien de spécial à noter, jusqu'à notre arrivée à Masesselin. Là, un premier oiseau vient nous avertir: "Ici c'est chez moi, ici c'est chez moi, faites attention, vous entrez sur mon territoire"... Un rougegorge nous souhaite la bienvenue à sa manière. En contrebas de la ferme, une belle vache Highland aux cornes démesurées est accompagnée d'une bergeronnette grise! Belle symbiose animale entre le ruminant qui attire les mouches et l'oiseau qui va les gober.

La balade nous emmène jusqu'à la passerelle de Clairbief. En cours de route, nous entendons une mésange boréale, sans pouvoir la distinguer dans l'enchevêtrement des branches. A la passerelle, de nombreuses mésanges s'activent: mésanges à longue queue, mésanges bleues, noires, nonnettes et charbonnières. Elles sont accompagnées d'un roitelet huppé.

Au retour, nous nous arrêtons à nouveau à Masesselin. Nous y observons de nombreuses mésanges et y entendons le cri d'une sitelle. En partant, un oiseau retient tout à coup notre attention. Il s'agit d'un pic. A première vue, rien de particulier, un pic épeiche. Mais en y regardant mieux, et d'un peu plus près lorsqu'il se déplace, nous distinguons clairement un pic mar!

Le dessus de la tête très rouge, les joues toutes blanches... Quelle belle observation! Si vous avez le temps, essayez de vous y rendre, peut-être aurez-vous aussi la chance de l'apercevoir (dans les arbres à l'est de la ferme).

 

Dimanche, la balade nous a mené de la Verte Herbe en direction du Moulin Jeannotat. Le but avoué de cette promenade: observer quelques cincles plongeurs.

Il faudra attendre d'arriver à la hauteur de "l'embouchure" du Bief de Vautenaivre pour apercevoir le premier cincle. C'est un site habituel pour cet oiseau, il est même presque rare de passer par là sans l'observer. Sinon, peu d'oiseaux sont à signaler, la forêt et les rives du Doubs sont calmes. Quelques cris discrets de mésanges, le printemps n'est pas encore là.

Nous continuons notre chemin et jetons un coup d'oeil aux rochers de Beaugourd. Aucun pèlerin à signaler... quoique... un petit point blanc sème le trouble dans nos esprits. Mais comme nous n'avions pas de longue vue avec nous, impossible de confirmer ou d'infirmer.

En continuant, nous apercevons finalement un deuxième cincle, puis un grèbe castagneux, plus loin que le Moulin du Plain. C'est son cri qui nous permettra de le trouver.

Au retour, nous observons deux buses et un milan royal qui tournent dans le ciel, assez haut, tout en criant. Un grand corbeau s'envole ensuite dans la forêt, avant de se poser sur un sapin.

 
Finalement, nous faisons un saut au Theusseret, où les rayons du soleil offrent un cadre splendide pour la photographie. Une fois de plus, aucun pèlerin ne se montre pour le moment.

Par contre, ce sont d'autres sympathiques bestioles qui nous observent à leur tour, depuis le sommet d'un rocher à mi-côte. Trois chamois qui prennent le soleil se plaisent à nous rappeler qu'eux aussi peuvent nous "zyeuter" depuis leur repaire inaccessible!

Nous avons bien fait de profiter du soleil et de prendre notre temps, car peu avant notre départ nous observons une première pour Le Theusseret (à notre connaissance du moins): un harle bièvre femelle est posé sur un bloc, dans la rivière, près de la rive. S'agit-il d'une des femelles de Biaufond qui fait bande à part? Il ne reste plus qu'à espérer qu'elle rencontre un mâle et qu'ils puissent nicher par ici!

 

A peine plus loin, peu avant l'ancienne usine électrique, deux cincles plongeurs prennent le frais, à 2 m environ l'un de l'autre.

Même s'il va falloir patienter encore un peu, le printemps arrive au bord du Doubs. En attendant son réveil, la nature peut déjà nous offrir quelques belles observation! Alors n'hésitez pas, et descendez offrir un peu de verdure à vos rétines et vous ressourcer au "glouglou" de cette belle rivière!

Viviane et Stéphane (toutes les photos sont de S. Theytaz)